Ce samedi 11 décembre s'est déroulé le 3ème tournoi de Shiwol do-jang.

Malgré la période de fêtes et les obligations familiales, 34 élèves et leurs parents se sont réunis dans la belle salle d'arts martiaux du Centre J. Verdier, Paris 10ème.  Ambiance motivée et enthousiaste, bien qu'un peu électrique en fin d'après-midi.

Nous avons pu observer beaucoup de progrès de la part de tous les enfants, et ce fut, par conséquent une belle satisfaction pour les membres encadrant qui ont pu pour l'occasion, en prendre la mesure.

On peut regretter que le succès ou l'échec en comparaison avec les autres viennent cacher cette évidence aux enfants,  tant ils ont montré de courage et pour la plupart, de persévérance.

Il leur manque encore, et c'est bien naturel, la capacité à conserver leur concentration, et donc leur énergie, tout au long du tournoi, et ceux qui ont le mieux réussi ce samedi sont, sans conteste, ceux qui sont les plus avancés de ce point de vue là. Ce ne sont pas forcément les plus âgés.

Quelques-uns des résultats étaient extrêmement serrés, et certains ont pu éprouver un sentiment d'injustice, du fait de ne pas figurer à la place qu'ils pensent mériter. C'est précisément cela, un tournoi : il faut être au mieux de ce qu'on sait faire, et le faire reconnaître par les juges/ l'arbitre. On pourra toujours reprocher à ces derniers leur jugement : il fait rarement bon être arbitre, et désigner les vainqueurs ; cela implique, hélas, de désigner aussi les vaincus ; nous les remercions d'avoir rempli cette tâche ingrate ; ils ont  fait de leur mieux, plusieurs  étant débutant dans cette activité.

Enfin, bravo aux dessinateurs et aux écrivains en herbe : ils étaient un peu plus nombreux que l'année dernière à s'être risqués à nous dévoiler leur talent.

Nous publierons toute cette semaine un dessin par jour, les enfants le méritent bien.

Enfin, un grand merci à Marc Mangin, notre photographe fidèle, qui exposera les clichés qu'il a pris pour l'occasion début janvier aux alentours de la belle salle.

Les résultats :

HYONG (formes) :

Poussins blancs :

1ère : Athéna Leroy

2ème : Nina Charbonnel

3ème : Adrien Lévy

Ceintures blanches et orange (2000-2003)

1er : Ari Bohrt

2ème : Antoine Crussard

3ème : Louis Mathis-Aide

mention spéciale à Chloé Mellet, 4ème et Antoine Crussard, 2ème qui ne pratiquent que depuis septembre et qui ont réussi une très belle forme.

Ceintures oranges

1er : Rian Masterson

2ème : Zakaria Charaf

3ème : Clément Paulet

mention spéciale aux 4ème ex-aequo, Sabah Admi, Joe Kerbellec, Zena Charaf et Julie Grinberg, qui étaient extrêmement proches des 3 premiers.

Ceintures vertes

1er : Théo Angignard

2ème : Louis Vaisse

3ème : Thierry Zheng

Catégorie extrêmement difficile à départager, les candidats auraient aussi bien pu êtrenotés 1er ex-aequo ou 3ème ex-aequo ! Bravo à Aymeric Zheng également, né en 2002, 4ème, qui se retrouvait pour la première fois, à concourir avec "des grands" !

DAERYON/combat

Groupe YONGI

1er : Roméo Herzog

2ème : Nina Charbonnel

3ème : Elie Herzog

Groupe INNAE

1er : Louis MathisAide

2ème :  Ari Bohrt

3ème : Senshen Zhu

Groupe CHONG SIN TONG IL

1er : Marec Salem

2ème : Rayan Moussouni

3ème : Solal Losson

Groupe HIM JO JONG

1er : Thierry Zheng

2ème : Théo Angignard

3ème : Louis Vaisse

Depuis peu, les membres de l'Association Shiwol ont la possibilité de venir s'entraîner le dimanche de 16h à 18h au gymnase Château-Landon.

Pas de cours proprement dit mais l'occasion de répéter, d'approfondir des choses vues en cours, de se consacrer plus spécifiquement à ses points faibles ... Bref un espace-temps utile pour ttous les élèves, instructeur compris, pour travailler avec ses sensations, et gagner en autonomie, tant il est vrai que lorsqu'on sait comment s'entraîner seul, on touche à l'essentiel.

Mis à part la démonstration au festival d'arts martiaux de Pusan, le 65ème anniversaire de l'école Moo Duk Kwan, et le Ko Dan Ja, il y a eu pour Shiwol un autre évènement en Corée: pour la première fois dans notre "courte" mais au combien dense histoire, une élève est passée 1er Dan. L'examen datait du mois du juin, mais la remise du diplôme des mains du Grand-Maître, s'est déroulée dans la salle centrale, "notre berceau" à tous, les élèves de l'école Moo Duk Kwan. Non sans que quelques élèves américains trouvent cet honneur un peu exagéré. "Pourquoi elle et pas nous" se taisaient-ils.

Cela s'est passé très vite le vendredi 15 octobre, à la fin de notre après-midi de travail en vue de la démonstration du lendemain. Presque rien finalement, un instant; le Grand-Maître a lu le diplôme en coréen, sans emphase. Il le lui a tendu, et l'instant plus tard, nous avions vieilli, comme si le temps avait été, jusque là et depuis longtemps, retenu.

C'est seulement plusieurs semaines plus tard que nous commençons à le comprendre. Et ces légers plissements qui apparaissent au détour d'un visage est comme l'effet d'un relâchement du temps. Premières rides d'expression sur la face lisse de Shiwol.

Pour la deuxième année, nous relançons, à Shiwol, la mise en oeuvre de la chaine Moo Do : non pas seulement, une hiérarchie des grades, qui veut que "celui qui est né avant" (celui qui a revêtu le do-bok en premier, est entré dans le do-jang pour commencer l'entraînement), ait un grade supérieur, mais aussi et surtout, une mise en commun des ressources humaines, des talents, des savoirs.

La chaîne d'enseignement donnera donc l'occasion jusqu'en juin, une fois par mois, aux plus gradés de Shiwol de prendre en charge une partie de cours sur un thème donné. Certains nouveaux venus sont déjà inspirés et souhaitent également intervenir, nous ne pouvons que nous en réjouir !

Hier soir, vendredi 12 novembre, c'est Moon-Kyo qui a commencé. Installé à Paris pour écrire sa thèse de Philosophie, Moon-Kyo n'a jamais pratiqué le taekwondo en Corée., ce qui  en fait déjà un être un peu à part ! Ayant eu d'importants problèmes de santé étant plus jeune, il s'est par contre intéressé aux pratiques de santé, d'où il a tiré son programme de vendredi soir.

Après un échauffement un peu particulier, Moon-Kyo nous a fait travailler un enchaînement de mouvements respiratoires, où l'on pouvait reconnaître certaines poussées classiques du Taichi, en même temps que des postures devenues tout à fait spécifiques du Soo Bahk Do.

La seconde partie de son intervention était consacrée aux massages. On sait que les coréens, s'ils peuvent avoir le coeur tendre laissent un peu cela de côté lorsqu'il s'agit de masser : l'idée directrice est que le massage soit actif, qu'il stimule, qu'il fasse circuler l'énergie. Cela a pour conséquence :

1) que celui qui masse travaille musculairement de manières considérable, au niveau des doigts, des mains, des bras.

2) que celui qui est massé se retrouve en face de son état, et des tensions multiples qui sont le lot commun d'un parisien (nécessairement stressé, "n'ayant le temps de rien", etc). 

Autant dire qu'on est en quelque sorte en position de "combat", où les techniques de l'un vont faire connaître à l'autre "où il en est".

Nous sommes sortis de cette heure et demi, lessivé et ravis. Nous sommes d'ores et déjà en train d'asticoter Moon-Kyo pour qu'il réitère. Vive la Corée, vive la philosophie, Gilles Deleuze et Alfred North Whitehead, vive Moon-Kyo !

A Pusan (Corée du Sud), le Samedi 16 octobre dernier avait lieu un festival d'arts martiaux traditionnels coréens. Ce festival qui se prétendait d'envergure mondiale l'était ,semble-t-il, surtout de par la présence de notre délégation World Moo Duk Kwan (fédération mondiale de Soo Bahk Do) avec 7 ou 8 pays représentés.

Nous avions préparé une démo dans des conditions dignes de nous ; à savoir, "un trash" urbain assez caractéristique, appelé aussi parfois entre nous "urban soo bahk " : rencard à la tombée de la nuit pour répéter au fond d'un bois, avec travail intensif sur le Si son -le "regard", et pour cause, que faire quand on n'y voit plus rien ?- déclenchement d'alarme d'un do-jang du 9-3 un dimanche que nous souhaitions pourtant paisible et studieux, repli dans un parking parisien ambiance néons/gazoil, chute dans l'herbe boueuse automnale, fou rire nerveux quand tous nos efforts ne produisent plus que du moche et du remoche -merci à I. notre vidéaste qui nous en a fait prendre conscience!-

Et tout cela, dans l'écho pas si lointain, d'une semaine de la fin de l'année 2006, où nous avions inauguré ce genre d'entreprise.  4 ans déjà d'existence pour Shiwol. A la différence près que nous avons préféré cette fois nous retrouver la nuit tombante plutôt qu'aux premières lueurs des matins blêmes. On s'embourgoiserait presque.

 Avons-nous pensé à tout ça, quand, le matin de la démonstration de notre délégation à Pusan, le Grand-Maître demande à voir ce que nous avons préparé? Pas vraiment. Et pourtant si finalement nous n'avions pas tant le trac que cela, c'est parce que l'histoire des choses (Yoksa, une des valeurs Moo Do) s'inscrivant, nous savions de manière opaque, au fond de nous-mêmes que ce style trash, c'est bien ce qui devait nous donner confiance. Cette multitude de petits risques pris, d'obstacles franchis, qui finissent tout ensemble par dessiner une obstination.

Et le Grand-Maître nous a donc inclus dans la démonstration "World Moo Duk Kwan", avec tout le gratin, et juste avant la démo des super cracks Frank Tsai et Jared Rosenthal. Un bien grand honneur que nous ne sommes pas prêtes d'oublier.