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SOO BAHK DO - Moo Duk Kwan










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 Bienvenue sur le blog Shiwol do-jang !


Shiwol do-jang est un espace mental construit en France à partir de la pratique de l'art martial Soo Bahk Do -Moo Duk Kwan. 
Le Soo Bahk Do est un art martial coréen, façonné par la culture et la tradition coréennes. Si certaines de ses techniques remontent à plusieurs centaines d'années, l'art dans sa forme moderne naît en 1945. La Corée recouvre tout juste sa liberté après 30 ans d'occupation japonaise lorsque Hwang Kee fonde son école Moo Duk Kwan à Séoul, d'où est issu le Soo Bahk Do.

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La pratique du Soo Bahk Do repose sur les principes de respect du vivant ("hwal" en coréen) et d'harmonie nécessaire entre l'humain et la nature. Sont également considérées comme fondamentales la cohésion du groupe et la solidarité. Enfin, comme le veut l'empreinte confucéenne, la relation entre l'enseignant et l'élève étudiant est considérée comme étant de la plus haute valeur. On trouvera aussi toutes sortes de textes, réflexions, digressions comme autant de petites sentiers cheminant dans l'art martial et au-delà.

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Articles RÉCents

17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 14:36
Voici un texte rédigé par Mélanie Carreira, 2ème dan de Soo Bahk Do, élève américaine de Maître Choï Eui-sun. Nous reproduirons la version originale de son texte dans notre rubrique en anglais.

Lors de notre réunion d’élèves migrateurs de Maître Choï, il nous interroge sur la tradition. Nos réponses vont à l’essentiel et, en cela, semblent n’appartenir qu’à nous. C'est au tour de John de parler, à moi, puis à Jackie, qui n’a rien à ajouter. Après une courte pause, Maître Choï dit:  « Personne ne me questionne, alors je n'ai aucune réponse à donner »
 
Nous rions. C’est vrai, on accepte sa remarque. Et nous l’ interrogeons.

« La tradition, c’est ce qui est naturel ». Nous hochons la tête comme des pantins pendant les dix minutes qui suivent, alors que le Maître nous offre une perspective sur la tradition que nous n’aurions pas aperçu par nous-mêmes ; mais nous la connaissons en quelque sorte depuis toujours. Les histoires qu’il nous raconte sont de cet ordre ; comme si nous savions quelque chose depuis toujours mais dont nous ne prenons conscience vraiment que lorsqu’on nous en parle.
"La tradition n’est pas une coutume, c’est la terre, les animaux et les humains qui travaillent ensemble d’une manière harmonieuse et positive. Certaines actions engendrent un cercle, un flux.
Jamais négatives ou à contre-courant, ne causant nulle souffrance le jour suivant ou deux ans plus tard. Ce genre de douleurs sont le résultat de ce qui n’est pas naturel, et on ne trouve aucune tradition en elles."

C’est ce qu’il dit, si j’ai bien compris. Nous hochons toujours la tête. Maître Choï acquièce et continue en nous taquinant : “Vous ne dîtes rien ? Vous hochez simplement la tête?” Il veut un dialogue et nous sommes à ce moment tout pantois. L’image de Bjork jaillit dans ma tête à ce moment, je ne saurais dire comment elle se connecte à la conversation en cours, je continue à me taire. John pose une question et la réponse du Maître me frappe vivement : “les gens se trompent, dit-il, ils pensent que nous ne faisons que des mouvements physiques, chacun crie et se bat. Les arts martiaux ne portent pas le nom adéquat et les gens ne comprennent pas complètement de quoi il s’agit –il s’agit de ce qu’il y a d’artiste en nous, de notre sensibilité ».

Sensibilité, quel mot ! Je repense à la tradition et je comprends soudain le sens de ce qu’il dit.
 
C’est quelque chose à quoi j’ai pensé dernièrement, c’est quelque chose à quoi je pense toujours. J’ai passé trois heures à regarder Bjork avec vénération sur Youtube l’autre nuit. Elle est parmi les gens les plus exigeants et attirants que je connaisse. Quand elle parle, on sent une formidable énergie en elle. La manière dont elle parle de son travail, du processus créatif,  me fait réfléchir à ce qu’est véritablement un artiste. C’est pour cela que je l’aime et l’admire, que j’aime et admire des gens que je rencontre. Que j’admire Maître Choï.
(…)

Bjork parle du bourbier avec lequel les auteurs ont à se débattre, et qui parviennent à une œuvre accomplie seulement vers 70 ans ; elle dit : « je crois que cela prend beaucoup de temps de devenir ce que vous êtes ». C’est sidérant.

 Je pense à Maître Na, la nuit où nous nous sommes assis au do-jang central à Séoul, et avons bu du thé vert. Il m’a dit que son but dans la vie était par-dessus tout d’être humain. J’ai réalisé dernièrement que les artistes qui me fascinent, ceux qui ont quelque chose d’inhabituel, une sorte de magnétisme, sont ceux qui crée comme un acte divin. Bjork dit qu’elle chante parce que c’est sa manière d’être la plus naturelle, que c'est comme respirer ; elle ne peut pas trouver d’équilibre sans cela. Elle crée parce qu’elle existe, elle ne l’a pas choisi. Si je devais reformuler les propos de Maître Na en ce qui me concerne, j’aimerais être comme lui, comme Bjork, comme Maître Choï. Etre ce que je sens qu’ils sont tous trois : eux-mêmes au plus haut point. Etre moi, absolument. Y contribuer avec ce que j’ai, en équilibre avec la nature, être une partie de la terre. Je commence à voir ce qu’est la tradition  grâce à la définition donnée par Maître Choï. La tradition, c’est le chemin qui mène vers ce qui est naturel. Celui qui nous révèle à nous-mêmes. C’est toujours l’argument auquel je pense pour défendre toute forme de culture, l’intérêt d’en savoir plus, et l’utilité de connaître un système d’expression (la musique, les arts, l’écriture …). Ce sont des outils qui nous ouvrent la voie, nous offrent des chemins. Ils  exigent de nous des efforts et nous permettent d’accéder à la dimension spirituelle de tout art. Nous nous en nourrissons et nous sommes éblouis par ce que Beethoven et Mozart ont su. Nous en ferons ce que nous voulons.

Les traditions sont là pour nous rappeler que nous avons des valeurs et pourquoi elles sont nos valeurs. Elles nous forcent à réfléchir. Art, sensibles, vivantes. C’est ce que je fais, ou ce que je dois faire. Parce que j’y suis astreinte, c’est une nécessité pour moi. Les traditions, les gens, ce sont des points de référence. Ils m’aident à me définir, ils m’obligent à ne pas supposer toute définition comme acquise.

Je crois que je vais me remettre au jardinage.

 
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 20:14
Meditation
In our pow-wow of geographically displaced Master Choi students, Sa Bom Nim asks us about tradition. Our responses are quintessential in that they seem to belong exclusively to us. John first, then me, and then Jackie who has nothing to add. There is a pause and Master Choi says, "Well, nobody ask to me, so I don't answer."

We all laugh, "We just assumed you'd tell us." And then we ask.

Tradition, he says, is about what is natural. We nod our heads like bobble head dolls for the next ten minutes as he shows us a perspective on tradition that we would have never thought of, but yet always knew in a way. That's the way his stories feel. Like you had the information all along, it just took someone telling you for you to know it. Tradition is not habit, it is the earth and the animals and humans all working harmoniously and positively. They are actions that create a circle, a flow. Never negative, or against a grain, never hurts the next day or two years down the road. These types of pains are the result of what is not natural, and in them we cannot find tradition. That's what he says, or my closest approximation. We all nod our heads. Master Choi nods back in jest. "What, you have nothing to say? Just nod along?" He wants a dialogue and we're all momentarily stunned. Bjork keeps flashing through my head and I can't imagine how I can connect this conversation to her, so I say nothing. John asks a different question and Master Choi says something that really strikes me. "People get the wrong impression," he says, "they think that it's just physical motions and everyone is yelling and fighting. The martial arts get the bad name because the people don't fully understand. It's not like that - it's artists and it is very sensitive."

Sensitive, and I think - what an incredible word. I start to think about tradition again and I realize, suddenly, what he is saying.

This is something I've been thinking about lately, something I'm always thinking about. I spent three hours the other night watching Bjork with adoration on youtube. She is possibly one of the most compelling and endearing people I have ever seen. When she talks, the good energy flows up from the ground. Her discussion of her work and her process always sends me into meditations on what it really means to be an artist. It is why I love her, why I love and admire so many of the people that I have come to know. Why I admire Master Choi. In every interview from the Sugarcubes to Medulla she says that she's not there yet. That her best album hasn't been beaten out of her and that even after an accomplishment like Medulla, her creative work still has not reached its maturation. She describes the plights of authors whose best works are written at age seventy and says, "It takes a very long time, I think, to be what you are." And it floors me.

I think about Master Na, and the night we all sat around in Central Dojang drinking green tea and talking about life. He told me that his goal, above all things, was to be human. I have been realizing lately that the artists I'm drawn to, the ones that are so magnetic and unusual, are the ones that create as if it is an act of God. Bjork says she sings because it is the most natural way for her, like breath, she cannot be totally stable without it. She creates because she is, she has no other choice. If I were to rephrase Master Na's goal for myself it would be to be like him - to be like Bjork - to be like Master Choi. To be what I feel they all are - utterly myself. My best self. Weighing in with what I have, balanced against nature, a part of the earth. I start to see what tradition is by Master Choi's definition. Tradition, I conclude, is a path to what is natural. It shows us ourselves. It is the argument I'm always making about higher education and the usefulness of knowing a system - be it in music, the arts, or in writing. They are tools, they show us a way, they show us several. They challenge us and teach us about the spirituality of our art. We pull from them and find our own enlightenment in the cushions of what Beethoven and Mozart once knew. We do with it what we will.

Traditions exist to remind us of what we value and why we value it. They force us to reflect. It is art. It is sensitive. It is alive. This is what I do - because I have to. Because I am compelled to. The tradition, the people - they are reference points. They help me define what I am. They push me not to let that definition stagnate.

I think I'm going to take up gardening.

                                                                          Melanie Carreira
       
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 22:05
Hier, mardi 14 août,au métro Pernetty nous avons assisté à quelques heures du tournage de Hong Sang-soo (Le jour où le cochon est tombé dans le puits, Le pouvoir de la province de KangwonTurning Gate ...). Le nouveau film s'appellerait pour l'insant Jour et Nuit, si nous en croyons le blog de Laure Croiset (lcroiset.blog.toutlecine.com)

La plus grosse difficulté a consisté à faire circuler les passants de telle manière qu'ils puissent
être passants du film. C'est-à-dire à leur faire comprendre en quelques secondes que, lorsqu'ils arrivaient à proximité de l'espace de la scène, ils ne devaient pas regarder fixement la caméra. Le plus drôle, c'est qu'il suffisait qu'on le leur demande pour qu'ils le fassent avec insistance, beaucoup plus sûrement que si on ne leur avait rien dit. 



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J'ai toujours eu une affection particulière pour l'équipe son d'un film. Le perchman, et l'ingé son sont de manière systématique la dernière roue de la calèche.C'est bien connu, le cinéma, c'est de l'image. Et cela, y compris lorsqu'on prétend capter de manière privilégiée la réalité du tournage, et qu'on favorise le son direct. Par conséquent, ce que j'ai vu d'abord sur le tournage, c'est l'éternelle SOLITUDE DU PRENEUR DE SON.
Je me suis rendue compte que sur ce film en plus, c'était l'ancien de l'équipe, nettement plus vieux que les autres techniciens. Mon intérêt pour lui s'en est trouvé accru.


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C'est encore lui ci-dessous, écoutant, au milieu de la foule qui en veut plein les yeux.

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Les acteurs principaux Kim Yeong-ho et Park Eun-hye.

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Hong Sang Soo en répétition avec ses acteurs...


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Avec son Premier Assistant ...

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Avec une autre assistante ...

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et avec lui-même ...


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Enfin, presque, car on n'est quasiment jamais seul sur le tournage d'un film de cinéma.


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On remarquera plusieurs choses : d'abord, Hong Sang-soo a toujours sur les photos un léger sourire flottant. Il a l'air tout à fait tranquille et content d'être là. Ce qu'il fait semble l'amuser profondément, même quand il est épuisé (il fait des siestes fulgurantes entre les prises).
Le moment du visionnage vidéo de la scène qui vient d'être tournée est quasiment rituel. Tout le monde se précipite pour regarder le résultat de son travail (non, pas tout le monde, il y a le second cercle, au second plan). Cela va de soi ? Eh bien non, à plusieurs égards, ce n'est pas évident. C'est impossible si l'on tourne en pellicule par exemple. On peut avoir un retour vidéo au moment où la scène se tourne, mais non pas immédiatement la montrer à l'équipe (il faut attendre le développement de la pellicule pour ça).
Autre point, Hong Sang-soo ne voit pas ses acteurs au moment ils jouent, il regarde un écran qui lui renvoie instantanément l'image enregistrée. La France est et sera (?) peut-être le dernier pays où il y va d'une certaine morale de regarder ses acteurs jouer, sans aucun écran entre le réalisateur et ses comédiens. Enfin, c'est ce qu'on nous apprenait à l'école. Cette question ressemble un peu à celle-ci : est-il toujours bon de s'entraîner devant un miroir, face auquel on se regarde faire des techniques plutôt qu'on ne les fait en pleine conscience ?
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8 août 2007 3 08 /08 /août /2007 14:58
L'ouverture d'un do-jang : c'est peu de choses, peut-être, surtout si cela se passe de l'autre côté de la planète ou au-delà d'un océan. Mais pour nous, c'est beaucoup. Cela signifie un nouvel espace où quelqu'un va enseigner, étudier, chercher, faire étudier. Un nouveau lieu pour le Moo Duk Kwan dans lequel des élèves découvriront, apprendront, sueront, sentiront, travailleront, s'impatienteront sans doute, et s'amuseront sûrement. Et dans chaque do-jang, il y a un petit quelque chose qui n'est pas comme dans l'autre. Viva !


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Dernière bonne nouvelle en provenance des Etats-Unis : Maître Choï  Eui-Sun vient d'ouvrir une nouvelle salle dans l'Etat de New-York. Après de longues semaines d'attente pour l'enregistrement des formalités administratives, puis des jours de travaux d'aménagement, Han Dol do-jang  a ouvert  ses portes. Chukkahamnida!!

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Merci à Lim Jong-Tae pour les photos
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8 août 2007 3 08 /08 /août /2007 14:05
(...) Les sociétés à écriture font prévaloir la remémoration exacte, la reproduction conforme sur la reconstruction, source d'innovations involontaires. Les sociétés sans écriture apparaîtraient donc plus plastiques.
Toutefois, l'écriture rend possible d'une autre manière la créativité qu'autorise la transmission orale. Si la transmission orale admet la divergence des versions, c'est que ces versions forment système, et c'est ce système qui se reproduit au fil des récitations individuelles et changeantes (...) Au contraire, l'écriture, agent d'enregistrement, ne permet pas de broder sur un thème mais elle suscite l'accumulation de traditions différentes (...).  Seulement, cela même appelle vite oubli, choix et réorganisation, c'est-à-dire, une autre forme de créativité. On ne peut tout conserver : si en principe tout peut être mis en archives, archiver est une façon d'oublier ; on conserve pour ne pas avoir à se souvenir. En outre, laisser tomber une part de son héritage, c'est choisir consciemment ou non d'en maintenir une autre, car ces sociétés qui se disent modernes ne se défont pas de leur passé, elles le réaménagent. Comme ces sociétés sont complexes et conflictuelles, plusieurs types de réaménagements sont en concurrence : les contemporains s'affrontent par passés interposés en se choisissant leurs ancêtres (...)
Quand en vient-on à parler de traditions ? La plupart du temps, à propos de ce qui semble incompréhensible, arbitraire ; lorsqu'on se demande pourquoi on fait telle ou telle chose et que la réponse est simplement qu'on faisait ainsi autrefois. Mais on ne se pose cette question qu'à partir du moment où cela ne va plus de soi, qu'on ne fait plus aujourd'hui comme nos grands-pères avant-hier (...) D'une tradition vivante, on ne parle pas. Inconsciente mais opérante, elle n'apparaît qu'à l'étranger et ensuite seulement à soi-même et grâce à lui quand il vous interroge sur les raisons de ce qu'on fait sans y penser (...)
                                   
                                      J. Pouillon
in
Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie
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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 23:11
(...)
Tout mythologue sait bien qu'il existe non pas une version unique d'un récit mais plusieurs et souvent fort différentes ; et il arrive à tout ethnologue de recueillir des généalogies divergentes, ou d'assister à des rituels, qui bien qu'affirmés chaque fois être les mêmes, ne se répètent jamais exactement. Néanmoins, les auditeurs, les spectateurs ne sont jamais déroutés par ces écarts ; pour eux, c'est toujours du même mythe, de la même cérémonie qu'il s'agit. La réitération juste n'est pas nécessairement fidèle : il n'existe pas de "modèle" qu'il faudrait reproduire à l'identique. Ce dont se souvient le récitant ou l'officiant, ce n'est pas d'un mot à mot, ou d'une série inaltérable de gestes imposés, c'est d'une structure d'ensemble, qui tolère et même favorise une forme de créativité.
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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 09:32
En l'honneur de notre 100ème article  sur ce blog, nous nous devions de redevenir  (un peu) sérieux. C'est pourquoi nous vous proposons une définition fouillée du terme "tradition", qui revêt une si grande importance dans les arts  martiaux. Comme cette définition est dense, nous la découperons. Si ce rythme de publication ne vous sied pas, nous vous conseillons  de vous référer  directement à l'ouvrage. Il s'agit du Dictionnaire d'ethnologie et d'anthropologie de P. Bonte et M. Izard.


La tradition se définit -traditionnellement- comme ce qui d'un passé persiste dans le présent où elle est transmise et demeure agissante et acceptée par ceux qui la reçoivent, et qui, à leur tour, au fil des génération, la transmettent.
Comment s'opère la transmission ? Oralement bien sûr puisque les hommes ont répété leur passé avant d'avoir inventé l'écriture ; par exemple, quand il s'agit de perpétuer des pratiques ; par l'écrit également puisqu'il permet de recueillir ce qu'on juge digne ou nécessaire de conserver. Mais que transmet-on ? Ce qu'il convient de savoir et de faire au sein d'un groupe qui ainsi se reconnaît ou s'imagine une identité collective durable, l'important étant(...) de (croire) s'y conformer correctement : raconter des mythes comme on les a entendus, revendiquer une histoire telle qu'on l'a apprise, faire sienne des idées de toutes sortes qui sont autant d'idées reçues. Comment d'ailleurs faire autrement ? Cet ensemble plus ou moins cohérent, c'est ce qu'on appelle une culture. Toute culture est traditionnelle. Même si elle se voit nouvelle, rompant avec un passé jusqu'alors maintenu, même si elle se veut et est peut-être issue de son présent, elle vise à se perpétuer, à devenir une tradition (...)

Mais alors, à quoi rime la distinction entre les sociétés dites traditionnelles et celles prétendues ne pas l'être, parce qu'elles seraient historiques, changeantes et toujours à caractériser par leurs modernités successives ? En fait, elles ne sont pas moins traditionnelles les unes que les autres (...)
Toutefois, il serait vain de vouloir doser, pour chaque société, le poids des traditions. On ne voit pas chez soi ce qu'on ne peut pas ne pas voir chez l'autre, on s'attribue ce qu'on lui dénie : les traditions étant la plupart du temps inconscientes ou du moins implicites, on constate celles de l'autre, on ignore les siennes et corrélativement, on est sensible chez soi au changement et on le valorise ; chez l'autre, au conservatisme qui nous permet de l'identifier.   (à suivre)
 
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31 juillet 2007 2 31 /07 /juillet /2007 14:18

Avant d'être des Supervivantes, ces êtres étaient comme vous et moi...

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Elles éprouvaient des tas de choses, pas forcément agréables, dans des tas de circonstances. En bref, elles ne savaient pas encore qu'elles étaient supervivantes.

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1/ Un beau jour, elles reçurent leur pouvoir d'Hélios. L'une devint Athééna, et Hélios la vêtit d'un costume à bord rouge, couleur de chaleur, d'activité et de la sauce tomate de Mama ; l'autre fut nommée Xiao Shaan et elle reçut une veste ornée de vert, couleur de tempérence, de modération, et du basilic sur la mozzarella ; mais Il donna aussi une ceinture rouge à Xiao Shaan pour qu'elle reste toujours attachée à Athééna. Hélios était napolitain vivant à Rome, et passait ses week-ends à Palerme. Les vêtements des deux créatures furent, évidemment d'une blancheur éclatante, en souvenir de tout le petit linge que sa mère avait frotté pour lui, en l'honneur de ses propres canines qui ressortaient légèrement quand Il souriait, et surtout en la gloire de ses idées, qu'il jugeait aussi pures qu'un pénalty obtenu et tiré par Totti, aussi innocentes qu'une loi de finances votée sous Berlusconi.
Hélios, tout empli de ses idéaux libéraux décida immédiatement que ces créatures devaient être au plus haut point conscientes de leur mission.
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2/ Athééna et Xiao Shaan surent donc qu'elles avaient une mission. Pour ne rien gâcher, elles savaient qu'elles savaient, conformément à la maxime d'un célèbre grec, mais Hélios avait oublié qui, où et quand. La seule chose clochante, était que, à cause de la ceinture rouge nouée  par Hélios  autour des reins de Xiao Shaan et qui la tenait attachée à Athééna,  les deux créatures étaient toujours obligées de faire la même chose en même temps, comme deux moitiés qu'elles n'étaient pas. Ne sachant comment trancher le prochain conflit qu'il voyait poindre, et fatigué d'avoir tant travaillé, Hélios donna naissance à une troisième créature qui devrait dénouer la ceinture, et la renouer qaund il le faudrait. Mais avant d'avoir décidé ce qu'elle serait, homme, femme, ceinture orange ou citron, ange ou démon, Hélios s'endormit. Et la créature naquit dans une certaine incertitude. Tat' fut le nom incomplet que Hélios prononça avant de tomber raide dans les vapeurs du raki.

drolddames.jpg3/ Athééna et Xiao Shaan ne se doutaient de rien et virent arriver le nouvel être avec une satisfaction non dissimulée. Tat' défit le lien, la ceinture rouge et les deux moitié se précipitèrent, déliées, pour acheter ce que jamais Hélios n'aurait permis, tant il ne s'autorisait qu'à lui-même ce genre de péché : robe noire, tee-shirt noir, lunettes noires, crayon noir, rimmel noir. C'en était fini des belles couleurs vives auxquelles Hélios les avait condamnées. Il s'en fut de peu qu'elles ne succombent, ô sacrilège, à l'attrait d'une ceinture noire, mais Tat' fatigué(e) du shopping, les en dissuada, se souvenant de la ceinture rouge qu'elle avait défaite avec tant de peine.

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4/ Les deux créatures libérées se sentaient fin prêtes pour leur mission - on se souvient qu'elles savaient qu'elles savaient- et ça n'est pas rien. Tat' les regardait savoir, non sans envie.
Tat' avait hérité des sorcelleries d'Hélios le pouvoir de porter les armes, mais indubitablement, mieux valait dissimuler ce privilège secret aux deux autres. On ne savait jamais comment elles pouvaient réagir.



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5/ Xiao Shaan et Athééna, stimulées, se fichaient pas mal des sorts jetés ou pas sur le berceau de Tat'. Pour elles, ce qui comptait, c'était la mission. Tant et si bien qu'elles commencèrent les opérations. Athééna était très confiante quant à ses capacités à filer les individus louches. Selon son jugement, il y en avait beaucoup, et il ne fallait surtout pas se laisser avoir par leur air de rien . Pour parvenir à ses fins, elle était prête à tout pour se fondre dans le paysage. On la vit ainsi  mettre des vêtements de camouflage d'une efficacité redoutable.


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6/ De son côté aussi, Xiao Shaan se préparait : elle se levait le matin, elle avait renoncé au long jeûne qu'elle projettait en prévision des forces qu'il lui faudrait. Elle avait sorti son appareil à clicks et explorait les fonds sous-marins les plus reculés. Enfin, elle avait réussi à infiltrer le groupe d'homme-grenouilles qui jouait du tuba chaque soir, et était devenue leur  choriste.




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7/ Tat' ne disait rien mais s'inquiétait. Qu'est-ce que c'était que cette mission, et pourquoi les filles disaient-elles sans cesse qu'elles savaient qu'elles savaient. Et surtout, pourquoi ne voulaient-elles  rien  lui dire de ce prétendu savoir ? Dès lors, elle prit la mine se sachant savoir, en se disant que c'était là la seule manière d'en apprendre plus sur cette fameuse mission.



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8/ Grâce à toutes les qualités qu'Hélios leur avait assuré, les deux créatures ne mirent pas longtemps à s'apercevoir que la mission n'avançait pas ; chacune s'entraînait bien dans son coin, mais un flottement cotoneux ne cessait d'envelopper chacun de leur acte, chacune de leur pensée, autrefois si percutants et décisifs. Athééna et Xiao Shaan se dirent au même moment que ce devait être un effet de leur dé-liaison. Elles remirent les vêtements à bordures de couleurs, et une ceinture rouge chacune, puis promettant de ne plus porter de noir, elles invoquèrent Hélios pour obtenir son pardon.



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9/ Mais rien n'y fit, et après plusieurs jours de prières sincères, puis de menaces non moins sincères, elles se rendirent à l'évidence : Hélios ne les secourrait pas. Elles étaient séparées pour de bon, avec chacune sa ceinture, et savaient qu'elles avaient une mission pour l'humanité sur les bras.  Tout en pensant cela, elles se dirent qu'elles n'avaient  plus vu Tat' depuis un moment ; puisque c'était la dernière  créature que Hélios avait envoyée, ce devait être  la mieux informée sur la mission. Elles se mirent à sa recherche.




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10/ Non seulement Tat' resta introuvable, mais lancées à sa recherche, Athééna et Xioa Shaan se retrouvèrent dans un véritable labyrinthe, fait de sentiers brûlants, de chemins sans issue, d'espaces piégés protégés par des filets, grillages et autres trous vertigineux où elles pouvaient sombrer à chaque instant. C'était décidément une véritable punition que leur infligeait Hélios et les deux créatures n'étaient pas loin de fondre en désespoir ...



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11/ Dans un trou particulièrement large, elles trouvèrent une créature à poils longs. L'animal leur fit une agréable impression car les attitudes que son corps prenait rappelaient aux filles les leurs, du temps où elles étaient attachées par la ceinture rouge. Il avait l'air fort civil et leur dit que la nature l'avait doté d'un pouvoir singulier : celui de changer l'eau en bière. En entendant cette histoire, Athééna et Xiao Shaan le pressèrent de leur donner des nouvelles d'Hélios qui les avait si bien abandonnées ; ce à quoi l'animal, répondit qu'il ne connaissait personne de ce nom là. Et en faisant la culbute, il leur dit en riant que tout n'était que nature, et que pour avoir des nouvelles dudit Hélios, le mieux était sans doute de ne pas en attendre.

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12/ Comme il les voyait dépitées et qu'il avait bon coeur,
l'animal sécha ses longs poils au soleil et leur proposa son aide. Kkiom Son était son nom. En marchant sous un soleil d'or, il leur demanda ce qu'elles cherchaient : Athééna parla de la mission, Xiao Shaan de l'absence de Tat'. C'était deux facettes d'une même vérité. Mais toutes deux finirent par dire qu'elles savaient. Kkiom Son, dont l'esprit avait été vivifié par une longue macération dans un fût de Guiness leur rétorqua qu'il n'était pas si sûr qu'elles sachent puisqu'il y avait un problème de mission et une absence impossible à combler. En entendant de telles paroles, Athééna et Xiao Shan sentirent le soleil d'or se changer en plomb. Le sol commença à se dérober sous leurs pieds. Voyant l'effet exagéré de ses paroles sur les filles, Kkiom Son s'éclipsa et se dirigea vers le jardin d'Eden pour déguster un fruit.




zoe2.jpg13/ Terrorisée, Athééna bondit sur le mur le plus proche en poussant de petits cris. Xiao Shaan tomba en grand écart facial sur le gravier brûlant dans un silence accablé. C'était donc cela : Elles avaient été trompées. En acceptant les pouvoirs d'Hélios, elles avaient en fait accepté sa toute-puissance et ses nombreuses insuffisances. De mission, il n'y en avait pas d'autre que celle de savoir si vraiment il y en avait une.
Athééna roula sur les graviers et se mit en équilibre sur la tête. Xiao Shaan virevolta 3 fois dans l'air à la vitesse de la lumière. Les deux créatures poussèrent ensemble un kiap sorti des entrailles de la terre en projettant leur poing loin devant elles.

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14/ Pendant que ces figures périlleuses étaient réalisées avec une grâce inouïe par les deux créatures, des lettres de feu s'étaient mises à brûler. : Zoe's club, le club de la vie.
Alerté, par un tel tintamarre, Kkiom son revint sur ses pas, après une brève sieste au jardin d'Eden. Là, il avait rencontré Tat' qui cherchait à abattre l'arbre du jardin en soodo kong kiok. Après une tentative d' altercation, tous deux s'étaient assoupis sous l'arbre. Tat' et lui se dirigèrent ensemble vers les lettres de feu, changées en cendres.

raviteno.jpg

15/ Tat' et Kkiom son écoutèrent les oreilles écarquillées le récit de la transformation des créatures d'Hélios en Supervivantes. Il y eut un temps d'incrédulité, surtout de la part de Kkiom son, à qui on ne la faisait pas si facilement. Mais Tat' remarqua dans les yeux d'Athééna et de Xiao Shaan une lueur, presque une petit flamme. Tat' pouvait jurer qu'elle n'y était pas avant. Elle chuchota quelques borborygmes à l'oreille de Kkiom son.  Celui-ci poussa un grand soupir, sans qu'on puisse savoir si c'était du soulagement, la manifestation de la fin de sa sieste ou un présentiment des temps futurs qui s'annonçaient.
Après un court temps de réflexion, il proposa d'aller chercher de l'eau bien fraîche. On s'assoirait à l'ombre d'un olivier, et lui, Kkiom son, se chargerait du reste : changer l'eau en bière et les olives sauvages en cacahouètes  décortiquées.



The END


photos : Supervivantes

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 09:38
On nous annonce tout récemment la création d'un nouveau Forum Soo Bahk Do Moo Duk Kwan. A son initiative, Stephen Mac Grath et Kim Wyles, deux australiens de la région 1, qui étaient notemment venus à l'Euro summer camp 2006 en Suisse, où nous les avions rencontrés.
L'idée de ce forum, est comme tout forum, d'instaurer un espace de discussion libre, de permettre l'échange de toutes sortes d'informations et documents etc ... 
Seule exigence, un petit effort en angalis, pour lire et écrire.
A l'occasion, allez faire un tour, il y a déjà des choses bien intéressantes.

http://www.soobahkdo.com.au/forum
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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 10:51
Pour les fidèles qui attendent les photos de notre dernière session dorée du vendredi soir, encore un peu de patience, elles seront mises en ligne d'ici très peu de temps. Viendront même s'y ajouter quelque inédites de Grèce, que l'on doit à l'ami Kyum son d'outre-Manche.
Bref, peu de texte pour se triturer les méninges, mais des images, même si point trop n'en faut.

Salut et repos fraternel


franck2--640x480-.JPG


















   







Franck en Jung dan soo do maki



Florent2--640x480-.JPG














 



                                                                                                                                                                                                                                                                   Florent en Wenjing kong kiok



agnes2--640x480-.jpg








  
Agnès en Dolio chagui côté face













agnes1--640x480-.JPG










Agnès en Dolio chagui (360) côté pile

(
Coiffeur : Hair and Wave)





                                   
             




FranckFlo1--640x480-.JPG

                                                                     







Franck et Florent




                                     
                                           
                                       






Elo1--640x480-.JPG







                       
                       
                               
                                El' et Franck
 









Merci à Agnès pour les clicks (mais coment a-t-elle fait pour se prendre elle-même en pleine action ?...)
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