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SOO BAHK DO - Moo Duk Kwan










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 Bienvenue sur le blog Shiwol do-jang !


Shiwol do-jang est un espace mental construit en France à partir de la pratique de l'art martial Soo Bahk Do -Moo Duk Kwan. 
Le Soo Bahk Do est un art martial coréen, façonné par la culture et la tradition coréennes. Si certaines de ses techniques remontent à plusieurs centaines d'années, l'art dans sa forme moderne naît en 1945. La Corée recouvre tout juste sa liberté après 30 ans d'occupation japonaise lorsque Hwang Kee fonde son école Moo Duk Kwan à Séoul, d'où est issu le Soo Bahk Do.

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La pratique du Soo Bahk Do repose sur les principes de respect du vivant ("hwal" en coréen) et d'harmonie nécessaire entre l'humain et la nature. Sont également considérées comme fondamentales la cohésion du groupe et la solidarité. Enfin, comme le veut l'empreinte confucéenne, la relation entre l'enseignant et l'élève étudiant est considérée comme étant de la plus haute valeur. On trouvera aussi toutes sortes de textes, réflexions, digressions comme autant de petites sentiers cheminant dans l'art martial et au-delà.

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 08:38

Ce lundi,

Nouvelle visite dans mon coin de jardin du camarade pianiste, plus exalté que jamais. Il s'approche, hésitant comme la fois dernière, ne voulant visiblement pas déranger. Sa question du jour (encore qu'il faudrait voir s'il s'agit d'une question, tant il semble plutôt demander si, sur un sujet donné, il y a matière à se poser une question). Il vient de voir un film, mais pas jusqu'au bout précise-t-il, même si le film était bon, où un personnage féminin mentionne 60 et quelques variations d'une même technique. Cela signifie pour lui que ces variations seraient toutes issues d'une même racine. Cette technique-racine, qui donnerait une arborescence de variations, fonctionnerait un peu comme les racines linguistiques. 

Il explique que ce sont les combats du film avec les différentes saisies enchainées à grande vitesse, dessinant ainsi l'arborescence, qui l'ont fait penser aux racines linguistiques.

J'essaie de comprendre ce qu'il y a à comprendre dans ce qu'il me dit. On peut considérer les formes comme un espace de conservation des techniques ; cela correspondrait à un lexique. L'enseignant ou le pratiquant devenu suffisamment autonome, aurait pour tâche d'actualiser* ce lexique en donnant son interprétation des termes qui constituent la forme. Pourquoi son interprétation ? Parce que la plupart du temps, une technique n'est pas immédiatement lisible ; elle demande un déchiffrage, une mise en situation en dehors de l'enchaînement.

Me vient également à l'esprit le fonctionnement de la langue écrite chinoise. Il y a des caractères de base, les clés, que l'on pourrait considérer comme les racines ; ces clés sont les éléments de base à partir de laquelle s'élabore la langue des idéogrammes. Peut-être l'idée de technique-racine du pianiste serait-elle liée à celle de langue composée? Le pianiste écoute, acquièce mais n' a pas l'air de vouloir prendre cette direction. 

 

La discussion continue à être débridée sous le soleil timide.

Outre le lexique, on peut considérer les formes sous leur aspect expressif. Toute technique, en tant qu'elle est un mouvement du corps, exprime quelque chose. Elle existe comme signifiant. Un enchaînement dès lors, n'est plus seulement un lexique mais, puisqu'il est une continuation de signifiants, il devient discours. 

Ce qui fait qu'on admire quelqu'un exécutant une forme, c'est qu'il/elle parvient à allier les deux dimensions : non seulement on voit le ciselé des techniques, le fait qu'elles sont des techniques de combat, mais en même temps, on perçoit le discours de la forme. Ou en tout cas, un des discours possibles portés par la forme. Ce qui induit une disparition, ou une discrétion de l'interprète derrière son discours.**

On voit bien ce qu'il peut y avoir de contradictoire, et donc de dynamique, entre les techniques de combat et le discours. On pense d'habitude, que quand on se bat, c'est qu'il n'est plus question de parler. Une des beautés des arts martiaux traditionels résident sans doute de ce délicat paradoxe.

 

 

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* actualité : une interprétation dépend du sujet qui la propose, de la situation dans laquelle il se trouve, et d'une synthèse complexe des éléments qui l'amènent à effectuer cette interprétation là à cet instant là.

** Le bon interprète n'est pas un virtuose, comme les musiciens dont le souci est plus de faire admirer leur habileté technique que de se mettre au service du discours du morceau (de la forme) qu'il joue.

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