Suite de la traduction de l'article de Maître Dae-Kyu Jang
(...)
Il y a trois dimensions principales à améliorer pour progresser au Soo Bahk Do.
1/ Notre santé d'un point de vue externe dépend de l'état de la peau, des muscles et des os. Pour rendre le corps plus fort, il faut une méthode rationnelle. Dans le do-jang, on travaille cet aspect des choses en améliorant force, endurance, souplesse et technique : comme c'est un point de vue externe sur le corps, on parle de Weh Gong, énergie externe.
2/ La santé d'un point de vue interne est liée à la manière dont on mange, dort et respire. En pratiquant les exercices respiratoires debout Moo Pal Dan Gum et assis Moon Pal Dan Gum, et en comprenant l'influences des 5 éléments, il est possible d'améliorer la santé des organes. La santé d'un point de vue interne ne se comprend qu'en rapport avec les 5 éléments O-Haeng, les cinq énergies O-Ki, et les 5 organes : les reins, le foie, le coeur, les poumons et la rate. Peu de pratiquants d'arts martiaux connaissent ces relations, c'est regrettable car c'est une composante essentiel de l'entraînement de l'énergie interne ou Neh Gong.
3/ Notre esprit, ou "maeum" est lié à notre coeur ou encore ce qu'on appelle l'âme. Cela ne correspond pas à la dimension intellectuelle de l'humain, mais à sa dimension spirituelle. Développer l'intellect, comme pratiquant d'art martial n'est utile que dans la mesure où cela nous sert à travailler dans l'une de ces trois dimensions : Weh gong, Neh Gong et Shim Gong. Ce qu'on appelle les 8 concepts dans notre école, c'est bien plus que des mots à répéter susceptibles d'améliorer notre technique. Le courage, la concentration, l'endurance l'honnêteté ou encore la modestie, s'ils sont réellement à l'oeuvre dans votre entraînement, se voient dans chacune de vos actions, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du do-jang. C'est ce qu'on appelle Shim Gong, l'énergie de l'esprit.
Ces trois dimensions Weh Gong, Neh Gong, Shim Gong travaillées de concert nous procurent santé et longévité. Le Soo Bahk Do peut se concevoir comme un moyen d'améliorer ces trois dimensions.
(...)
Do-jang et do-bok
Do-jang est le nom que porte le lieu où l'on s'entraîne. Il n'y a pas si longtemps, comme il n'y avait pas d'endroit spécifique dédié à l'entraînement avec murs en bon état, matelas, et parquet ciré, sacs de frappe, cibles en mousse et air conditionné, c'est dans la nature qu'on s'entraînait. Le do-jang était dehors quelle que soient les conditions que la nature vous offrait.
Pourtant, il y avait tout de même la notion du do-jang ; on appelait l'endroit do ryang, c'est un terme bouddhiste. Dans le bouddhisme, à l'extérieur de la structure principale du temple, il y avait un do ryang ou un endroit d'éveil. Traditionnellement, les moines nettoyaient la saleté autour du do ryang avant de devenir moine à part entière. C'était un moyen pour eux de nettoyer leur esprit et de se relier au Bouddha.
Le terme do-jang n'est venu qu'après la deuxième guerre mondiale, où des endroits dédiés aux arts martiaux se sont construits. Le terme est formé de deux éléments. Le premier signifie endroit, le second changement. Le do-jang est le lieu pour changer, l'endroit pour cultiver son esprit (au sens agricole du terme). Ce n'est pas seulement un endroit pour mémoriser des formes, ou apprendre de nouvelles techniques. Ces deux éléments ne sont que des moyens ajoutés pour favoriser le travail sur soi.
Dans le do-jang, on porte un do-bok. On peut traduire ce terme par vêtement de l'esprit. Porter le do-bok dans la salle a pour fonction de nous rappeler que nous sommes là pour essayer de changer et de travailler sur soi, de rendre visible dans nos actions ce que nous sommes. La façon dont on porte le do-bok ou la manière dont on s'en préoccupe en dit long sur quelqu'un.
(à suivre)